Le matériel indispensable d’un cyclo-logisticien

Anthony des Coursiers Rennais et son équipement

Être coursier à vélo, ce n’est pas seulement pédaler vite : c’est aussi être équipé de manière intelligente. Voici une liste non-exhaustive du matériel pouvant améliorer l’efficacité, la sécurité et le confort du cyclo-logisticien.

Anthony des Coursiers Rennais et son équipement
Anthony des Coursiers Rennais et son matériel ©Coursiers Rennais (Tommy Siorak)

LE BAC AVANT OU SAC DE TRANSPORT SOUPLE

Les bacs ou les sacs souples permettent de mettre du matériel à l’avant d’un vélo-cargo tout en le protégeant des intempéries. Ces solutions permettent de transporter tout type de colis facilement en toute légèreté et facilité.

LE SAC À  DOS

Même avec un cargo, le sac à dos reste utile pour transporter ses affaires personelle, des petits colis ou des repas. Le sac permet également d’être vu et reconnu en incrustant le logo de la marque dessus. On privilégie un sac robuste, étanche et ergonomique (avec sangle ventrale).

LE SUPPORT TÉLÉPHONE (TYPE QUAD LOCK)

Indispensable pour suivre ses tournées sur GPS. Le système Quad Lock est une référence : il permet de clipser solidement son téléphone sur le guidon, même en cas de pavés, de vitesse ou freinages brusques. À combiner avec une coque compatible et une housse pluie pour ne pas limiter son utilisation aux conditions météo.

LE CASQUE

Évidemment obligatoire pour la sécurité. On opte pour un modèle léger et bien ventilé. Le confort compte quand on roule 6 à 8 heures par jour.

LA CASQUETTE (SOUS LE CASQUE)

La casquette de cycliste protège les yeux du soleil, de la pluie et du vent. Sous un casque, elle offre aussi une petite isolation supplémentaire. Et elle ajoute évidemment un vrai style coursier.

LES LUNETTES

Pour protéger les yeux des insectes, de la poussière, du vent ou du soleil. Des lunettes photochromiques (qui s’adaptent à la lumière) sont idéales, mais même une paire de lunettes simple peut être suffisante.

LE KIT DE RÉPARATION

Indispensable en cas de crevaison ou petit souci mécanique. Il doit contenir le matériel nécessaire à une réparation :

  • Chambre à air de rechange
  • Pompe ou cartouche CO₂
  • Dérive-chaîne, démonte-pneu
  • Multi-outil avec clé Allen

LES GANTS

En hiver comme en été, ils protègent les mains du froid, des frottements et des chocs. L’idéal est d’en avoir deux paires : une fine pour les saisons douces et une épaisse pour l’hiver.

LE GILET OU LA VESTE HAUTE VISIBILITÉ

Même en journée, rester visible est crucial, surtout en intersaison. Certains optent pour des vestes de pluie fluo, d’autres pour des gilets réfléchissants à enfiler rapidement.

LE CHARGEUR EXTERNE

Le GPS, les applications de livraison et les appels déchargent rapidement la batterie. Une batterie externe de bonne capacité évite de finir la tournée avec un téléphone éteint. À garder dans le sac ou un support étanche.

LA TENUE ADAPTÉE

Cuissard rembourré, veste imperméable respirante, surpantalon pluie, vêtements techniques pour les différentes saisons… Mieux on est habillé, plus on pédale longtemps sans fatigue ni inconfort.

DES EN-CAS ET UNE GOURDE

Une journée de coursier, c’est intense physiquement. Une gourde isotherme et quelques barres de céréales ou fruits secs permettent d’éviter le coup de mou entre deux livraisons.

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5 marques incontournables de vélo-cargo

5 des 8 vélos cargos utilisés par l'association "Les Coursiers Dinannais"

Le développement de la cyclo-logistique est, comme vu dans l’ensemble des articles précèdent, nécessaire et bénéfique dans de nombreux domaines. Cependant, ce développement nécessite un matériel de qualité et de possibilité d’utilisation variée. Découvrez une sélection de 5 marques de vélo-cargo adaptée à une activité de cyclo-logistique.

5 des 8 vélos cargos utilisés par l'association "Les Coursiers Dinannais"
Une partie de la flotte de Les Coursiers Dinannais, ou l’on retrouve Bullit, Urban Arrow, Douze Cycles et Riese & Müller ©ValentinChevalier

RIESE & MÜLLER

Venue d’Allemagne, Riese & Müller propose des vélos-cargos haut de gamme, taillés pour un usage quotidien et intensif. Leurs modèles phares sont tous à assistance électrique et misent sur le confort de conduite, même en cas de charge lourde ou de pente raide.
La puissance des moteurs Bosch et la possibilité de monter deux batteries simultanément pour augmenter l’autonomie sont également des points fort non négligeables. C’est un choix qui convient parfaitement à des tournées longues, en ville comme sur des trajets périurbains.

BULLIT

C’est un peu le vélo-cargo « culte » des coursiers urbains. Conçu au Danemark, le Bullit est un biporteur ultra maniable, léger, nerveux, et pensé pour la vitesse. Parfaitement adaptés aux livraisons urbaines grâce à sa facilité de maniabilité et de rapidité, ces vélos répondent idéalement aux enjeux d’efficacité de la cyclo-logistique. Son look et son cadre en aluminium en font un vélo facilement reconnaissable. Il existe en version musculaire ou avec assistance électrique. Cela dit, ses caractéristiques nécessitent une habitude pour bien le gérer avec une grosse charge et en toute sécurité.

URBAN ARROW

Marque néerlandaise très répandue, Urban Arrow est devenue un standard dans la cyclo-logistique, notamment chez les coopératives ou les structures de livraison urbaine. Ce vélo peut être utilisé pour de la livraison comme pour de la food bike grâce à sa grande plateforme à l’avant permettant de mettre une grosse charge avant comme arrière en toute simplicité. Bien que la maniabilité et la vitesse soit moins présente que sur d’autres marques, sa position de conduite est confortable, et la prise en main assez rapide, même pour des novices. Comme pour Riese and muller, le moteur Bosch offre une belle puissance.

DOUZE CYCLES

Fabriqué en Bourgogne, Douze Cycles est un bel exemple de savoir-faire local. La marque propose des biporteurs modulaires, où la partie avant du cadre peut se démonter facilement pour un stockage ou un transport facilité.
Les vélos sont bien pensés, robustes, et très customisables. La tenue de route est très bonne, même chargée. Et on aime le côté engagé de la marque, avec une production locale et un SAV réactif. Ces cargos sont fiables, bien conçus, extrêmement stable et maniable.

CUBE CARGO

Plus discrète mais tout antant efficace, la marque Allemande Cube propose des vélos cargos bien équipés et abordables. Le Cube Cargo Hybrid est un biporteur électrique avec un bon moteur Bosch, un vélo stable et une conduite fluide.
Il prend peu de place, est assez maniable, et correspond bien à un usage quotidien, pour des charges moyennes. La capacité de volume de la plateforme avant est assez réduite, mais permet aisément le port de charge lourde.

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Cycl’Organique : pédaler, collecter, valoriser

Collecte des biodéchets en cours à Strasbourg par Sikle.

Au-delà de la logistique urbaine ou de la food bike, la vélogistique peut aussi répondre à d’autres besoins. Parmi eux : la collecte et la valorisation des biodéchets. Aujourd’hui, découvrez Cycl’organique, le réseau national de collecteurs-composteurs à vélo.

Collecte des biodéchets en cours à Strasbourg par Sikle.
Collecte en cours à Strasbourg par Sikle, membre du réseau Cycl’Organique. ©Sikle

En France, depuis le 1ᵉʳ janvier 2024, le tri à la source des biodéchets est obligatoire pour tous, professionnels comme particuliers. Un tournant qui pousse à transformer ces « déchets » en ressources durables. Partout (ou presque) sur le territoire, des structures proposent une solution alternative de collecte durable et innovante à vélo-cargo. Le réseau Cycl’Organique a pour objectif de fédérer ces structures pour développer l’activité en France.

CYCL’ORGANIQUE : UN PELOTON BIEN LANCÉ

En 2023, une idée prend forme : réunir tous les collecteurs-composteurs à vélo dans un même réseau national. De cette idée, naît Cycl’Organique, une association prônant avant tout le partage d’expériences entre chaque adhérent. Le point commun de tous les adhérents (association ou entreprise) : partager des valeurs identiques, une vision similaire et un objectif commun, à savoir agir concrètement en faveur de la transition écologique via une collecte durable et une valorisation locale de la matière organique pour un juste retour au sol.

Les solutions proposées par ces structures sont nombreuses collectes en mobilité douce, compostage, animation, mise en place et gestion de composteurs, aide au compostage, conseil aux collectivités, actions contre le gaspillage alimentaire ou encore sensibilisation au compostage, la polyvalence de ces organisations ne manque pas.

Aujourd’hui, plus de 30 adhérents participe activement à la vie du réseau et se partagent mutuellement expériences et conseils à travers des « temps de partage de pratiques » traitant d’un sujet spécifique chaque mois (ex: collecte des bacs, matériel utilisé, lavage des bacs, arguments commerciaux…). Des partages bénéfique pour chacun des adhérents afin d’adapter un peu plus chaque jours l’offre proposés aux plus des 2000 établissements collectés par la structure.

HUMAIN,LOCAL, ÉCOLOGIQUE : LA COHÉRENCE RETROUVÉE

Derrière chaque collecte à vélo, il y a des femmes et des hommes engagés, issus de l’économie sociale et solidaire et animés par une volonté commune : agir concrètement pour la transition écologique. Dans une époque marquée par la déshumanisation des services, ces structures remettent de la proximité et de la cohérence au bénéfice de leurs territoires respectif.

Le compost est local, il est produit sur le territoire et, dans la majorité des cas, restitué à des maraîchers ou à des jardins partagés afin d’assurer un circuit court et le plus bas carbone possible. Ainsi, des villes comme Strasbourg, Orléans, Rennes, Dinan, Chamonix, ou encore Toulouse se démarquent par un service local et adapté aux petits et moyens restaurants de centre-ville n’ayant pas souvent de solution de collecte.

Pas de camion-benne ni de véhicule utilitaire. Juste des vélos-cargo et des mollets. Moins de bruit, moins de CO₂, plus de flexibilité et de proximité.

À nouveau, la vélogistique démontre qu’elle est une alternative tout à fait crédible face aux enjeux sociaux et environnementaux de ce siècle. De la livraison de colis, de course, de repas à la collecte et la valorisation des biodéchets en passant par la food bike, elle fait ses preuve et se mue en un véritable espoir pour une société plus humaine, écologique, sociale et cohérente.

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La vélogistique jusqu’à vos assiettes

L’un des grands avantages de la vélogistique est sans aucun doute, sa polyvalence et sa capacité à se muer en une véritable alternative dans différents secteurs. Ainsi, au-delà de la logistique urbaine, la cyclo-logistique peut également s’inviter dans la restauration, via des « Food bike », autrement dit, des Food truck à vélo. C’est le choix qu’a fait Julien pour lancer sa crêperie ambulante, La Bicy’Crêperie, sur le territoire dinannais (Côtes d’Armor).

Julien, fondateur et gérant de La Bicy'crêperie
Julien aux manettes de La Bicy’crêperie ©La Bicy’crêperie

Depuis 2024, Julien tracte au moins 3 fois par semaine sa crêperie mobile à la force de ses mollets et de son Urban Arrow, un vélo à assistance électrique. Le choix de ce Food truck à pédale s’explique par une volonté d’un service « original, écologique et de proximité »

UNE CRÊPERIE PAS COMME LES AUTRES

Ce pizzaiolo de métier n’a pas seulement remplacé un camion par un vélo : il a repensé tout son modèle de restauration autour de la mobilité douce. Installée sur une remorque, sa crêperie contient tout le nécessaire pour préparer galettes et crêpes : deux krampouz, deux bouteilles de gaz, du matériel de cuisine, une glacière et un barnum l’abritant du vent et de la pluie. Au total, plus de 300 kilos à tracter à l’aide de son vélo cargo. Ce dispositif nécessite davantage de logistique avec une installation plus minutieuse et plus « longue » d’environ une heure pour transformer son vélo/remorque en un point de vente chaleureux et atypique.

Bien qu’inhabituel, les Food bike ont de nombreux avantages : moins coûteux (pas de carburant, moins de frais, coût d’achat moins important qu’un camion), moins volumineux (accessibilité plus simple) et plus originale, un atout important en vu de l’évolution de la consommation et de la recherche « d’expérience client ».

UNE GALETTE PLEINE DE SENS

Derrière la simplicité d’une galette se cache un engagement profond. Julien ne se contente pas de pédaler pour vendre des crêpes, il défend une autre manière de produire et de nourrir.

Côté écologie, le choix du vélo cargo comme outil de travail est central : faible consommation d’énergie, pas de nuisance sonore, et une empreinte carbone bien plus basse qu’un food truck motorisé.

Côté social, la Bicy’Crêperie, c’est aussi un projet de partage. Julien installe son vélo là où les gens vivent ou travaillent : zone industrielle, événements associatifs ou privés, lieux de passage. Ainsi, il privilégie les endroits vivants où la clientèle est présente et l’offre de restauration parfois faible. Pour beaucoup, c’est une crêpe, un sourire ou un moment d’échange qui (ré)humanise la société grâce à un service de proximité.

Et bien sûr, côté alimentation, Julien prend soin de travailler avec des producteurs locaux : la farine vient de Saint-Père, les légumes des Quatre-Vaux, la charcuterie de la ferme de l’Aubriais, le miel de Tréfumel et les œufs de Plénée-Jugon.
Ainsi, ces 3 axes sont précieusement pris en compte par Julien qui veille à conserver une cohérence entre son activité et ses convictions.

À l’image de la logistique urbaine, un coup de pédale après l’autre, Julien trace son chemin vers une alternative plus durable, plus cohérente et plus humaine.

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Devenir cyclo-logisticien.ne : 5 conseils pour bien démarrer

Livraison de repas en cours à Rennes, par Les Coursiers Rennais

Métier en voie de développement, le ou la cyclo-logisticien.ne se doit de répondre à quelques critères importants avant de se lancer dans cette profession passionnante. Découvrez 5 conseils avant vos premier coups de pédales dans une structure de cyclo-logistique.

Livraison de repas en cours à Rennes, par Les Coursiers Rennais
Livraison de repas en cours à Rennes ©Coursiers Rennais (Tommy Siorak)

1.AIMER LE VÉLO

Si vous voulez aimer le métier de cyclo-logisticien.ne, commencer évidemment par aimer le vélo ! Il sera votre outil de travail et meilleur allié dans chacune de vos journées. Cepandant, pas obligé d’y être adepte (c’est un +) mais si vous détestez pédaler les journée seront évidemment plus longue.

2.ÊTRE SPORTIF·IVE

Ce métier nécessite une capacité à enchaîner les efforts physiques sur le long terme ! Les enjeux sont importants : être efficace et ne pas subir la cadence souvent soutenue dans les structures.

3.ÊTRE ENGAGÉ(E)

La cyclo-logistique, c’est avant toute chose une philosophie, une idéologie. Rouler pour participer à la diminution de l’empreinte carbone du territoire et être climatosceptique ne faisant pas bon mélange, un engagement initial pour l’environnement ou encore les questions sociales vous permettrons de trouver du sens à votre profession rapidement et de vous impliquer sans effort dans l’évolution de la structure.

4.CONNAÎTRE LE TERRITOIRE

Le vélo-cargo rime évidemment avec efficacité dans les zones urbaines. Toutefois, une connaissance accrue du territoire et de ses recoins est la bienvenue afin d’être le plus efficace et flexible possible, même en cas de circulation dense, le vélo se faufilant partout ! Pas de panique, cette connaissance du territoire arrive avec le temps et l’expérience si vous exercez dans une ville que vous ne connaissez pas au départ.

5.AIMER LE CONTACT HUMAIN

L’humanisation de la logistique étant l’un des enjeux de la vélogistique, un attrait pour le relationnel et le contact humain est le bienvenu. Avec les particuliers comme les professionnels, la proximité des services de cyclo-logistique, notamment dans les petites villes, permettent un contact plus simple et une visibilité plus importante. Cet atout vous sera utile pour vous faire connaître et faire partie du paysage urbain rapidement.

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Rencontre avec Jimmy Labbé, cyclo-logisticien passionné

Jimmt Labbé en pleine livraison dans la rue du Jerzual à Dinan

Cyclo-logisticien depuis juillet 2022 à Dinan, chez Les Coursiers Dinannais, Jimmy Labbé nous a raconté sa vision et le fonctionnement de son métier, encore peu reconnu en France.

Jimmy Labbé, cyclo-logisticien en pleine livraison dans la rue pentue du Jerzual à Dinan
Jimmy Labbé en pleine livraison dans la rue pentue du Jerzual à Dinan ©ValentinChevalier

Nous comptons environ 200 entreprises de cyclo-logistique, et entre 2500 et 3000 coursiers exerçant le métier de cyclo-logisticien en France. Passionné par le vélo et déterminer à faire de cette passion son métier, Jimmy est l’un d’eux.

LE FONCTIONNEMENT ET LES TÂCHES DU MÉTIER

Chez Les Coursiers Dinannais, la polyvalence ne manque pas, de la livraison de palette à la livraison de repas en passant par la collecte de carton ou de biodéchets, Jimmy côtoie tout type de clientèle chaque jour, allant du commerçant du centre-ville au clients habituel de livraison de courses. Les journées des cyclo-logisticien sont rythmées par des coups de pédales (environ 40 km par jour pour Jimmy) et par des dizaines de contact humain chaque jour. « Amour du vélo, engagement écologique et sens du relationnel sont 3 des nombreux éléments qui vous rendront heureux dans ce travail et qui vous permettrons d’y trouver un sens un lundi matin, à 8 h 53, sous la pluie, dans une côte à 8 % avec un frigo de 90 kilos sur la remorque ». 

Pour Jimmy, une journée type ressemble à une vingtaine de livraisons de palettes/colis, quelques livraisons de courses et de repas chez les particuliers, de la collecte de biodéchets et de cartons chez des professionnels et surtout « un plaisir constant de rouler pour participer à la transition écologique de mon territoire natale ».

AVANTAGES ET LIMITES

Comme chaque métier, Jimmy et l’ensemble de ses collègues cyclo-logisticien font face à des points positifs et plus néfastes dans leur travail. Le jeune homme l’affirme « en voyant le bon côté des choses on peux aisément dire que les points négatifs du métier de coursiers sont rares et on s’y habitue rapidement, la pluie, le vent, le besoin d’être en bonne forme physique constamment et la difficulté à anticiper la quantité de travail que l’on va avoir le jour même sont des éléments qui ont pu me gêner, mais j’y ai vite pris l’habitude« .

Jimmy nous confie que les nombreux points positifs du métier ont su prendre le dessus sur les inconvénients de la profession « le travail en extérieur, le sentiment d’être utile aux gens et au territoire, d’être en contact chaque jour avec des nouvelles personnes, de s’entretenir physiquement tout en travaillant, et surtout de pouvoir faire de ma passion mon métier« .

Loin d’être une activité simple et susceptible de plaire à tout le monde, ce métier « passion » convient parfaitement à Jimmy et à des milliers d’autres coursiers qui, à la force de leurs mollets se battent chaque jour pour un logistique urbaine plus verte et plus cohérente.

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Fleximodal : au cœur de la transition logistique

Utilisation d'un caisson FlexiModal à Dinan

Portée par l’urgence écologique et la nécessité de repenser les modes de livraison, la vélogistique s’impose peu à peu comme une alternative concrète et indispensable à la logistique traditionnelle et au complexe « Dernier kilomètre ». Focus sur FlexiModal, l’entreprise rennaise qui conçoit des solutions de cyclologistique pour le « dernier kilomètre ».

Livraison en cours à Dinan avec une remorque et un conteneur FlexiModal
Utilisation d’une remorque et d’un conteneur FlexiModal à Dinan, chez Les Coursiers Dinannais ©ValentinChevalier

INNOVER, RÉINVENTER, PÉDALER

Depuis 2016, Charles Levillain et son équipe innovent pour créer de nouvelles solutions adaptées à la cyclo-logistique. Des réponses pertinente aux besoins de la logistique urbaine et aux acteurs du dernier km à vélo. C’est dans le bassin Rennais, à Cesson-Sévigné que sont pensés et assemblés les outils vélogistique de demain. De Rennes à Angers en passant par Dinan ou Bordeaux, ces triporteurs, conteneurs et autres remorques ne s’arrêtent pas aux frontières de l’hexagone puisque la moitié des commandes de FlexiModal proviennent aujourd’hui de l’étranger.

Leur produit phare : la remorque BicyLift, capable de transporter des palettes standard allant jusqu’à 200 kg, sans transpalette ni hayon, elle révolutionne le transport de marchandises à vélo et est parfaitement adapter à une utilisation quotidienne et à la circulation urbaine. Facile à prendre en main, cette remorque répond aux enjeux de la logistique urbaine : efficace, rapide, écologique et silencieuse.

BON SENS ET SOBRIÉTÉ

Comme mentionner dans l’un des précèdent article du blog, l’un des enjeux de la cyclo-logistique c’est le retour du  bon sens et de la cohérence au cœur de la logistique urbaine. Ainsi, FlexiModal s’en accommode parfaitement en prenant soin de limiter son impact environnemental dans l’approvisionnement de ses pièces nécessaire à l’assemblage de ses produits. Par ailleurs, les pièces utilisés proviennent de Mayenne et d’Ille et Villaine et l’intention de collaborer avec les territoires voisin prime sur l’aspect financier, un choix cohérent quant à la volonté de l’entreprise de participer activement à la transition écologique et social de la logistique urbaine.

Dans un monde en quête de solutions durables, FlexiModal prouve qu’innovation et sobriété peuvent rouler ensemble vers un avenir plus durable.

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Le dernier kilomètre : en route vers la décarbonation

Livraison du dernier kilomètre en cours à Annecy

Plus qu’une simple distance, le dernier kilomètre d’une livraison est en réalité l’étape la plus polluante dans le parcours logistique, notamment en milieu urbain. Face à ce constat, une alternative plus durable se développe depuis quelques années : la vélogistique (ou cyclo-logistique).

Livraison du dernier kilomètre en cours à Annecy
Livraison du dernier km en cours à Annecy. ©En Roue Livr’

À l’heure où sobriété, bon sens et bifurcation écologique doivent enfin trouver leurs places dans la société, la vélogistique et son « dernier kilomètre » arrivent à point nommé. Une alternative qui présente de nombreux avantages par rapport à la logistique traditionnelle.

PLUS ÉCOLOGIQUE ET ÉCONOMIQUE

La vélogistique répond tout d’abord à deux enjeux majeurs : l’urgence écologique et la gestion des coûts. En remplaçant les poids lourds par des vélos-cargos dans les villes, l’impact écologique de la logistique urbaine du dernier kilomètre est drastiquement diminué. Les chiffres de l’Ademe sont clairs : un vélo-cargo est 7,2 fois moins émetteur de gaz à effet de serre qu’un véhicule utilitaire léger roulant au diesel. Contrairement aux camions, ces vélos ne rejettent pas de particules fines, pas de gaz à effet de serre, ne provoquent pas d’embouteillage et n’émettent aucune nuisance sonore. Cette solution s’avère alors concrète et cohérente pour adapter les villes à l’indispensable transition écologique.

Au-delà de l’environnement, la cyclo-logistique est aussi synonyme d’économie. L’achat, l’entretien et l’usage d’un vélo-cargo représentent un coût bien moins élevé que pour un utilitaire ou un poids lourd. Pas de carburant, moins de frais d’assurance, moins de maintenance, en bref, moins de charges d’exploitations pour les (environs) 200 structures de cyclo-logistique présente dans 74 villes en France. Les villes peuvent également voir l’essor de la vélologistique comme une aubaine financière, celle-ci ne causant aucune dégradation urbaine dans les villes contrairement aux poids lourds, qui par leurs envergures et leurs difficultés à circuler dans des lieux urbains parfois restreints, provoque des dégradations amenant à des réparations annuelles (très) coûteuses.

PLUS EFFICACE ET FLEXIBLE

Contrairement aux idées reçues, livrer à vélo ne signifie pas forcément livrer moins vite, notamment en milieu urbain où la cyclo-logistique s’avère souvent plus réactive, plus fluide et mieux adaptée.

Les vélos cargos, triporteurs et autres remorques peuvent circuler librement dans des zones interdites aux véhicules motorisés : rues étroites, pistes cyclables ou Zones à Faibles Émissions (ZFE). Ils se faufilent entre les embouteillages, ne perdent pas de temps à chercher une place de stationnement, peuvent déposer un colis directement devant la porte du destinataire ou même reprogrammer facilement des livraisons en vue de la proximité entre le point de stockage et les points de livraisons. Résultat : des tournées souvent plus rapides et mieux cadencées.

La flexibilité s’exprime aussi dans l’organisation. Les livreurs à vélo peuvent adapter leurs trajets en temps réel et mutualiser les livraisons de plusieurs clients. Ce fonctionnement permet de repenser fondamentalement les services de livraison souvent représentés par des livreurs stressés par le temps et par une gestion du travail plus complexe.

Enfin, l’efficacité est aussi sociale : les cyclo-logisticens sont visibles, identifiables, et souvent en lien direct avec les acteurs de la vie locale grâce à une présence quotidienne dans un petit périmètre. Une proximité qui humanise la logistique et recrée du lien entre celles et ceux qui la font vivre.

Capable de remettre du bon sens et de la cohérence au cœur de la logistique urbaine, la cyclo-logistique s’impose comme une alternative crédible face aux enjeux sociaux, économique et écologique de notre époque.

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Livraison urbaine : la révolution CoopCycle

Livraison en cours à Rennes par Anthony des Coursiers Rennais

Quand on pense livraison de repas, on pense ubérisation, mauvaise protection sociale et travail précaire. 3 éléments qui ont poussé quelques coursiers à s’unir en 2016 (lors du mouvement nuit debout) pour réinventer les modalités du secteur en favorisant l’humain au profit via CoopCycle, une fédération de coopératives de livraison à vélo.

Livraison en cours à Rennes par Anthony des Coursiers Rennais
Livraison en cours dans la ville de Rennes. ©Coursiers Rennais/Tommy Siorak ↩︎

À l’heure où les plateformes de livraison uberisés et leurs dérives dominent les centres-villes, la nécessité d’alternative prend de l’ampleur pour remettre du bon sens, de l’éthique et de la durabilité dans les livraisons urbaines. Focus sur CoopCycle, qui entend bien « Donner aux livreurs les moyens d’agir »

COOPCYCLE : SE FAIRE UNE PLACE

Sur un marché saturé par des plateformes comme Uber Eats, Deliveroo ou Stuart, CoopCycle tente de faire entendre une autre voix. Pas celle de la croissance à tout prix, mais celle d’une logistique pensée par et pour les travailleurs. En s’appuyant sur un logiciel libre réservé aux coopératives, CoopCycle détourne les codes des plateformes classiques pour construire un modèle alternatif, éthique et durable.

Coopcycle fédère aujourd’hui plus de 80 coopératives dans une dizaine de pays, qui mutualisent leurs outils, leurs expériences et leurs visions respectives.

Le défi est de taille : prouver l’efficacité des vélos dans les villes et convaincre les commerçants (restaurants, fleuristes, boulangers…) de collaborer, malgré une plus faible notoriété. Pourtant, CoopCycle gagne du terrain en misant sur la qualité, la proximité et l’éthique. Là où les géants imposent un modèle vertical, CoopCycle mise sur l’horizontale, le local et l’humain.

DE L’EXPLOITATION À L’AUTOGESTION

Être livreur pour une plateforme ubérisée, c’est travailler seul, sans protection sociale ni perspective d’évolution. C’est aussi être payé à la course, surveiller et noté par les clients, passer après le profit, utiliser son propre moyen de transport et prendre chaque réparation à ses frais.

Avec CoopCycle, la donne change. Les coursiers ne se contentent pas de livrer, ils participent également à la prise de décision. Ils décident collectivement des tarifs, des horaires et de l’organisation interne. Le travail retrouve du sens via une dimension collective et solidaire.

Les coopératives salarient les livreurs, leur offrent une couverture sociale et les impliquent dans les assemblées générales. Ainsi, elles valorisent leur métier, écoute ce qu’ils ont à dire et leur permet de retrouver du sens dans leur travail.

Loin des multinationales et de leurs gros braquet, CoopCycle entend bien joué un rôle majeur dans la nécessaire transition écologique et sociale de la livraison urbaine, affaire à suivre…

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Les Coursiers Dinannais : la polyvalence incarnée

Jimmy cyclo-logisticien à Dinan de retour de livraison en plein été

Depuis plus de 3 ans, François Lemoine et son équipe arpentent les rues de Dinan à la force de leurs mollets, à vélo-cargo. Coup de projecteur sur Les Coursiers Dinannais, la structure de cyclo-logistique qui ne recule devant rien.

Jimmy de retour d'une livraison en plein été à Dinan.
Jimmy, coursiers depuis 3 ans chez Les Coursiers Dinannais. ©LESCOURSIERSDINANNAIS

UN PARI RÉUSSI

Chaussée étroite et rue pavée ne faisant pas bon mélange avec camion volumineux, Dinan est l’une des ville où la mise en place du dernier km à vélo fut la plus cohérente. Première ville de moins de 15 000 habitant à tenter cette alternative en 2022, le pari est plus que réussi.

À l’origine du projet, François Lemoine, Quévertois de naissance (commune limitrophe), et ancien associé des Coursiers Nantais, où il l’a développer passion du vélo et compétence en cyclo-logistique. De retour sur ses terres natales en 2021, il a vu l’implantation du dernier km comme « une évidence », pour une ville où la présence des poids lourds cause embouteillages, dégradation urbaine et émission de Co2. Dans un monde ou le transport de marchandises cause 25 % des émissions de gaz à effet de serre des villes « l’heure est à l’alternative, et vite. »

TOUT LIVRER À VÉLO ? C’EST POSSIBLE

Aujourd’hui, au-delà du dernier km où 3 transporteurs collaborent avec Les Coursiers Dinannais, la structure a su se diversifier. et propose de multiples services aux professionnels comme aux particuliers : livraison de courses, livraison de repas, collecte/valorisation de biodéchets, sensibilisation au compostage, collecte de carton, livraison de fleurs, proposition d’encart publicitaire.
Bien entendu, toutes ces activités, sans exception, sont effectuées à vélo-cargo, notamment à l’aide de remorques ou de caisses, toutes provenant de chez Fleximodal. »Écologique, flexible, rapide, social et local, telles sont les mots qui définissent parfaitement les valeurs de la structure qui souhaite développer son activité en prônant une connaissance du terrain, une passion de la cyclo-logistique et une réelle volonté de faire avancer la transition écologique sur le territoire.


Affilié à la fédération Coopcycle, Les Coursiers Dinannais se sont fait une place dans la livraison de repas et de course, dans le but de proposer des alternatives plus sociale pour les coursiers, et plus éthique et écologique pour les clients. Jimmy, coursiers depuis les débuts de la structure et passionné de vélo, se dit « fier et heureux de participer au développement de ce projet humain tout en ayant la chance de faire de ma passion un métier et de mettre mes engagements personnels au profit de ma ville. »


Telle une échappé bien lancée, Les Coursiers Dinannais gardent leur objectif en tête à chaque coup de pédale : une logistique urbaine durable pour une ville verte.

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