Le dernier kilomètre : en route vers la décarbonation

Livraison du dernier kilomètre en cours à Annecy

Plus qu’une simple distance, le dernier kilomètre d’une livraison est en réalité l’étape la plus polluante dans le parcours logistique, notamment en milieu urbain. Face à ce constat, une alternative plus durable se développe depuis quelques années : la vélogistique (ou cyclo-logistique).

Livraison du dernier kilomètre en cours à Annecy
Livraison du dernier km en cours à Annecy. ©En Roue Livr’

À l’heure où sobriété, bon sens et bifurcation écologique doivent enfin trouver leurs places dans la société, la vélogistique et son « dernier kilomètre » arrivent à point nommé. Une alternative qui présente de nombreux avantages par rapport à la logistique traditionnelle.

PLUS ÉCOLOGIQUE ET ÉCONOMIQUE

La vélogistique répond tout d’abord à deux enjeux majeurs : l’urgence écologique et la gestion des coûts. En remplaçant les poids lourds par des vélos-cargos dans les villes, l’impact écologique de la logistique urbaine du dernier kilomètre est drastiquement diminué. Les chiffres de l’Ademe sont clairs : un vélo-cargo est 7,2 fois moins émetteur de gaz à effet de serre qu’un véhicule utilitaire léger roulant au diesel. Contrairement aux camions, ces vélos ne rejettent pas de particules fines, pas de gaz à effet de serre, ne provoquent pas d’embouteillage et n’émettent aucune nuisance sonore. Cette solution s’avère alors concrète et cohérente pour adapter les villes à l’indispensable transition écologique.

Au-delà de l’environnement, la cyclo-logistique est aussi synonyme d’économie. L’achat, l’entretien et l’usage d’un vélo-cargo représentent un coût bien moins élevé que pour un utilitaire ou un poids lourd. Pas de carburant, moins de frais d’assurance, moins de maintenance, en bref, moins de charges d’exploitations pour les (environs) 200 structures de cyclo-logistique présente dans 74 villes en France. Les villes peuvent également voir l’essor de la vélologistique comme une aubaine financière, celle-ci ne causant aucune dégradation urbaine dans les villes contrairement aux poids lourds, qui par leurs envergures et leurs difficultés à circuler dans des lieux urbains parfois restreints, provoque des dégradations amenant à des réparations annuelles (très) coûteuses.

PLUS EFFICACE ET FLEXIBLE

Contrairement aux idées reçues, livrer à vélo ne signifie pas forcément livrer moins vite, notamment en milieu urbain où la cyclo-logistique s’avère souvent plus réactive, plus fluide et mieux adaptée.

Les vélos cargos, triporteurs et autres remorques peuvent circuler librement dans des zones interdites aux véhicules motorisés : rues étroites, pistes cyclables ou Zones à Faibles Émissions (ZFE). Ils se faufilent entre les embouteillages, ne perdent pas de temps à chercher une place de stationnement, peuvent déposer un colis directement devant la porte du destinataire ou même reprogrammer facilement des livraisons en vue de la proximité entre le point de stockage et les points de livraisons. Résultat : des tournées souvent plus rapides et mieux cadencées.

La flexibilité s’exprime aussi dans l’organisation. Les livreurs à vélo peuvent adapter leurs trajets en temps réel et mutualiser les livraisons de plusieurs clients. Ce fonctionnement permet de repenser fondamentalement les services de livraison souvent représentés par des livreurs stressés par le temps et par une gestion du travail plus complexe.

Enfin, l’efficacité est aussi sociale : les cyclo-logisticens sont visibles, identifiables, et souvent en lien direct avec les acteurs de la vie locale grâce à une présence quotidienne dans un petit périmètre. Une proximité qui humanise la logistique et recrée du lien entre celles et ceux qui la font vivre.

Capable de remettre du bon sens et de la cohérence au cœur de la logistique urbaine, la cyclo-logistique s’impose comme une alternative crédible face aux enjeux sociaux, économique et écologique de notre époque.

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