Devenir cyclo-logisticien.ne : 5 conseils pour bien démarrer

Livraison de repas en cours à Rennes, par Les Coursiers Rennais

Métier en voie de développement, le ou la cyclo-logisticien.ne se doit de répondre à quelques critères importants avant de se lancer dans cette profession passionnante. Découvrez 5 conseils avant vos premier coups de pédales dans une structure de cyclo-logistique.

Livraison de repas en cours à Rennes, par Les Coursiers Rennais
Livraison de repas en cours à Rennes ©Coursiers Rennais (Tommy Siorak)

1.AIMER LE VÉLO

Si vous voulez aimer le métier de cyclo-logisticien.ne, commencer évidemment par aimer le vélo ! Il sera votre outil de travail et meilleur allié dans chacune de vos journées. Cepandant, pas obligé d’y être adepte (c’est un +) mais si vous détestez pédaler les journée seront évidemment plus longue.

2.ÊTRE SPORTIF·IVE

Ce métier nécessite une capacité à enchaîner les efforts physiques sur le long terme ! Les enjeux sont importants : être efficace et ne pas subir la cadence souvent soutenue dans les structures.

3.ÊTRE ENGAGÉ(E)

La cyclo-logistique, c’est avant toute chose une philosophie, une idéologie. Rouler pour participer à la diminution de l’empreinte carbone du territoire et être climatosceptique ne faisant pas bon mélange, un engagement initial pour l’environnement ou encore les questions sociales vous permettrons de trouver du sens à votre profession rapidement et de vous impliquer sans effort dans l’évolution de la structure.

4.CONNAÎTRE LE TERRITOIRE

Le vélo-cargo rime évidemment avec efficacité dans les zones urbaines. Toutefois, une connaissance accrue du territoire et de ses recoins est la bienvenue afin d’être le plus efficace et flexible possible, même en cas de circulation dense, le vélo se faufilant partout ! Pas de panique, cette connaissance du territoire arrive avec le temps et l’expérience si vous exercez dans une ville que vous ne connaissez pas au départ.

5.AIMER LE CONTACT HUMAIN

L’humanisation de la logistique étant l’un des enjeux de la vélogistique, un attrait pour le relationnel et le contact humain est le bienvenu. Avec les particuliers comme les professionnels, la proximité des services de cyclo-logistique, notamment dans les petites villes, permettent un contact plus simple et une visibilité plus importante. Cet atout vous sera utile pour vous faire connaître et faire partie du paysage urbain rapidement.

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Rencontre avec Jimmy Labbé, cyclo-logisticien passionné

Jimmt Labbé en pleine livraison dans la rue du Jerzual à Dinan

Cyclo-logisticien depuis juillet 2022 à Dinan, chez Les Coursiers Dinannais, Jimmy Labbé nous a raconté sa vision et le fonctionnement de son métier, encore peu reconnu en France.

Jimmy Labbé, cyclo-logisticien en pleine livraison dans la rue pentue du Jerzual à Dinan
Jimmy Labbé en pleine livraison dans la rue pentue du Jerzual à Dinan ©ValentinChevalier

Nous comptons environ 200 entreprises de cyclo-logistique, et entre 2500 et 3000 coursiers exerçant le métier de cyclo-logisticien en France. Passionné par le vélo et déterminer à faire de cette passion son métier, Jimmy est l’un d’eux.

LE FONCTIONNEMENT ET LES TÂCHES DU MÉTIER

Chez Les Coursiers Dinannais, la polyvalence ne manque pas, de la livraison de palette à la livraison de repas en passant par la collecte de carton ou de biodéchets, Jimmy côtoie tout type de clientèle chaque jour, allant du commerçant du centre-ville au clients habituel de livraison de courses. Les journées des cyclo-logisticien sont rythmées par des coups de pédales (environ 40 km par jour pour Jimmy) et par des dizaines de contact humain chaque jour. « Amour du vélo, engagement écologique et sens du relationnel sont 3 des nombreux éléments qui vous rendront heureux dans ce travail et qui vous permettrons d’y trouver un sens un lundi matin, à 8 h 53, sous la pluie, dans une côte à 8 % avec un frigo de 90 kilos sur la remorque ». 

Pour Jimmy, une journée type ressemble à une vingtaine de livraisons de palettes/colis, quelques livraisons de courses et de repas chez les particuliers, de la collecte de biodéchets et de cartons chez des professionnels et surtout « un plaisir constant de rouler pour participer à la transition écologique de mon territoire natale ».

AVANTAGES ET LIMITES

Comme chaque métier, Jimmy et l’ensemble de ses collègues cyclo-logisticien font face à des points positifs et plus néfastes dans leur travail. Le jeune homme l’affirme « en voyant le bon côté des choses on peux aisément dire que les points négatifs du métier de coursiers sont rares et on s’y habitue rapidement, la pluie, le vent, le besoin d’être en bonne forme physique constamment et la difficulté à anticiper la quantité de travail que l’on va avoir le jour même sont des éléments qui ont pu me gêner, mais j’y ai vite pris l’habitude« .

Jimmy nous confie que les nombreux points positifs du métier ont su prendre le dessus sur les inconvénients de la profession « le travail en extérieur, le sentiment d’être utile aux gens et au territoire, d’être en contact chaque jour avec des nouvelles personnes, de s’entretenir physiquement tout en travaillant, et surtout de pouvoir faire de ma passion mon métier« .

Loin d’être une activité simple et susceptible de plaire à tout le monde, ce métier « passion » convient parfaitement à Jimmy et à des milliers d’autres coursiers qui, à la force de leurs mollets se battent chaque jour pour un logistique urbaine plus verte et plus cohérente.

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Livraison urbaine : la révolution CoopCycle

Livraison en cours à Rennes par Anthony des Coursiers Rennais

Quand on pense livraison de repas, on pense ubérisation, mauvaise protection sociale et travail précaire. 3 éléments qui ont poussé quelques coursiers à s’unir en 2016 (lors du mouvement nuit debout) pour réinventer les modalités du secteur en favorisant l’humain au profit via CoopCycle, une fédération de coopératives de livraison à vélo.

Livraison en cours à Rennes par Anthony des Coursiers Rennais
Livraison en cours dans la ville de Rennes. ©Coursiers Rennais/Tommy Siorak ↩︎

À l’heure où les plateformes de livraison uberisés et leurs dérives dominent les centres-villes, la nécessité d’alternative prend de l’ampleur pour remettre du bon sens, de l’éthique et de la durabilité dans les livraisons urbaines. Focus sur CoopCycle, qui entend bien « Donner aux livreurs les moyens d’agir »

COOPCYCLE : SE FAIRE UNE PLACE

Sur un marché saturé par des plateformes comme Uber Eats, Deliveroo ou Stuart, CoopCycle tente de faire entendre une autre voix. Pas celle de la croissance à tout prix, mais celle d’une logistique pensée par et pour les travailleurs. En s’appuyant sur un logiciel libre réservé aux coopératives, CoopCycle détourne les codes des plateformes classiques pour construire un modèle alternatif, éthique et durable.

Coopcycle fédère aujourd’hui plus de 80 coopératives dans une dizaine de pays, qui mutualisent leurs outils, leurs expériences et leurs visions respectives.

Le défi est de taille : prouver l’efficacité des vélos dans les villes et convaincre les commerçants (restaurants, fleuristes, boulangers…) de collaborer, malgré une plus faible notoriété. Pourtant, CoopCycle gagne du terrain en misant sur la qualité, la proximité et l’éthique. Là où les géants imposent un modèle vertical, CoopCycle mise sur l’horizontale, le local et l’humain.

DE L’EXPLOITATION À L’AUTOGESTION

Être livreur pour une plateforme ubérisée, c’est travailler seul, sans protection sociale ni perspective d’évolution. C’est aussi être payé à la course, surveiller et noté par les clients, passer après le profit, utiliser son propre moyen de transport et prendre chaque réparation à ses frais.

Avec CoopCycle, la donne change. Les coursiers ne se contentent pas de livrer, ils participent également à la prise de décision. Ils décident collectivement des tarifs, des horaires et de l’organisation interne. Le travail retrouve du sens via une dimension collective et solidaire.

Les coopératives salarient les livreurs, leur offrent une couverture sociale et les impliquent dans les assemblées générales. Ainsi, elles valorisent leur métier, écoute ce qu’ils ont à dire et leur permet de retrouver du sens dans leur travail.

Loin des multinationales et de leurs gros braquet, CoopCycle entend bien joué un rôle majeur dans la nécessaire transition écologique et sociale de la livraison urbaine, affaire à suivre…

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