Quand on pense livraison de repas, on pense ubérisation, mauvaise protection sociale et travail précaire. 3 éléments qui ont poussé quelques coursiers à s’unir en 2016 (lors du mouvement nuit debout) pour réinventer les modalités du secteur en favorisant l’humain au profit via CoopCycle, une fédération de coopératives de livraison à vélo.

À l’heure où les plateformes de livraison uberisés et leurs dérives dominent les centres-villes, la nécessité d’alternative prend de l’ampleur pour remettre du bon sens, de l’éthique et de la durabilité dans les livraisons urbaines. Focus sur CoopCycle, qui entend bien « Donner aux livreurs les moyens d’agir »
COOPCYCLE : SE FAIRE UNE PLACE
Sur un marché saturé par des plateformes comme Uber Eats, Deliveroo ou Stuart, CoopCycle tente de faire entendre une autre voix. Pas celle de la croissance à tout prix, mais celle d’une logistique pensée par et pour les travailleurs. En s’appuyant sur un logiciel libre réservé aux coopératives, CoopCycle détourne les codes des plateformes classiques pour construire un modèle alternatif, éthique et durable.
Coopcycle fédère aujourd’hui plus de 80 coopératives dans une dizaine de pays, qui mutualisent leurs outils, leurs expériences et leurs visions respectives.
Le défi est de taille : prouver l’efficacité des vélos dans les villes et convaincre les commerçants (restaurants, fleuristes, boulangers…) de collaborer, malgré une plus faible notoriété. Pourtant, CoopCycle gagne du terrain en misant sur la qualité, la proximité et l’éthique. Là où les géants imposent un modèle vertical, CoopCycle mise sur l’horizontale, le local et l’humain.
DE L’EXPLOITATION À L’AUTOGESTION
Être livreur pour une plateforme ubérisée, c’est travailler seul, sans protection sociale ni perspective d’évolution. C’est aussi être payé à la course, surveiller et noté par les clients, passer après le profit, utiliser son propre moyen de transport et prendre chaque réparation à ses frais.
Avec CoopCycle, la donne change. Les coursiers ne se contentent pas de livrer, ils participent également à la prise de décision. Ils décident collectivement des tarifs, des horaires et de l’organisation interne. Le travail retrouve du sens via une dimension collective et solidaire.
Les coopératives salarient les livreurs, leur offrent une couverture sociale et les impliquent dans les assemblées générales. Ainsi, elles valorisent leur métier, écoute ce qu’ils ont à dire et leur permet de retrouver du sens dans leur travail.
Loin des multinationales et de leurs gros braquet, CoopCycle entend bien joué un rôle majeur dans la nécessaire transition écologique et sociale de la livraison urbaine, affaire à suivre…




